Voyage dans le voyage, voici DragonFly, navigation immersive en réalité virtuelle.
Première pièce en immersion de n + n Corsino, elle pulvérise les limites de notre définition physiologique, notre 3D humaine, et s’y rassemblent et se répondent la somme des topos, l’alphabet  des deux artistes.
Composée de sept mondes, la balade intersidérale de DragonFly est un pur moment de plaisir.
Le scénographe 3D Patrick Zanoli, qui travaille avec n + n Corsino depuis de nombreuses années, est l’artisan de cette maîtrise technologique qui se met au service d’une poétique de l’imaginaire et contribue à son extension.
Installez-vous dans le fauteuil, coiffez le casque, saisissez les manettes, et hop !
Libellules irrésistibles qui ont donné leur nom à l’œuvre, avions de papiers, hélicoptères colorisés, papillons, essaim de mouettes, partout ça grésille, ça bricole, ça frôle, ça glisse. Danseuse et danseur se mêlent à cette faune et flore volatiles et malicieuses, ils apparaissent et s’évaporent, tandis que nous reculons jusqu’aux limites de leur miniaturisation ou au contraire nous approchons d’eux au point de rupture.
On peut ralentir ou accélérer, mais pas de retour en arrière possible, une œuvre est un chemin, il faut franchir les portes successives, prendre un  ascenseur lumineux qui nous emmène très haut, jubilation panoramique, renversement cognitif et sensitif, les avions sont tout en bas et les fleurs poussent depuis les fonds d’un océan-glacier.
Plus tard, nous voici dans la salle d’un musée numérique imaginaire où se déploient d’immenses figures aux couleurs acidulées, héritières de Matisse et voici qu’un livre géant s’ouvre, les pages s’animent : un nouveau jardin des délices? Et le livre s’envole, car, en DragonFly, rien ne se fige, tout se transforme, le voyage s’achève dans une nuit de coquelicots mauves, une forêt d’herbes flottantes où la danse se devine, nous appelle.
DragonFly est addictive, la partition sonore de Jacques Diennet est inséparable de la navigation, c’est elle qui articule la traversée, attise les sensations, fait de la réalité virtuelle une expérience sensible, sensorielle.
C’est ludique, étonnant, envoûtant, magique, on fait corps avec DragonFly. On se laisse ravir.

Claudine Galea
extraits De nouvelles fables pour le vivant

Générique

conception et chorégraphie : Nicole Corsino, Norbert Corsino
interprètes : Kim Bora, Kim Jae Duk, Ioana Marchidan,
Arcadie Rusu

scénographie 3d : Patrick Zanoli
développement Augmented Space Agency : Sabin Serban,
Dan Facaeru, Cip Facaeru

création clones : Anaël Seghezzi
textes : Claudine Galea
création musicale : Jacques Diennet